domingo, 2 de janeiro de 2011

x UNE HEURE VIRTUELLE AVEC FRÉGÉ ET UNE DE SES CHANSONS.

UNE  HEURE VIRTUELLE AVEC FRÉGÉ ET UNE DE SES CHANSONS.

La ‘Frégé’ en question, n’y voyez là aucune marque de manque de respect, c’est Élodie Frégé. Je mets de temps en temps de côté le fait que la personne soit une femme et je me mets en présence de l’âme ‘Frégé’, qui, je ne l’oublie quand même pas, vit dans un corps réussi de femme esthétiquement agréable à voir, et assez souvent à entendre, quant à moi.
La chanson, c’est ‘Douce Vie’. Cette chanson, je lui ai donné un prix, voyez mon blog, le 7 décembre 2010.
Quand j’écoutais au hasard sur 'youtube' des chansons françaises pour décerner mon prix du 6 ou 7 décembre, je suis tombé sur ‘Douce Vie’, ‘lesnuitsduvieuxchâteau’.
L’acoustique de la vidéo n’est pas excellente mais la chanson m’a interpelé. D’abord la chanteuse est d’un port agréable et elle joue très bien, avec maîtrise et simplicité, de la guitare (croyez-moi, pour arriver à son niveau, il faut du temps et du travail, même pour une personne douée), la mélodie coule naturellement (encore fallait-il la trouver) comme si elle avait surgie en même temps que les mots, ensuite le timbre de la voix prolonge, complète, colore et situe dans le cœur le sens des paroles (vous me suivez, oui ?), car c’est cela une chanson, ce n’est pas seulement des mots et une musique mais c’est en plus une personne qui lui prête une vie unique au moment où elle l’interprète, sinon le métier de chanteur serait un enfer, toujours répéter la même chose ; et la chanson c’est aussi une sculpture (port de l’interprète en relation avec le dit ou le joué).
Mais bien vite, pas tout de suite car je ne percevais pas bien les mots, j’ai envie de dire : Oh ! Frégé ! ce n’est plus du spectacle. Sous les beaux dehors d’une jeune, belle, talentueuse et connue chanteuse, c’est un texte d’une extrême gravité. C’est une bouteille à la mer, c’est votre âme qui nous livre un secret. Et là je me dissocie de l’auditeur. Je ne suis plus du public. Je prends la chose au sérieux et je vais y réfléchir.
Mais je ne suis pas bien sûr d’avoir réellement 'compris' la chanson. Alors, grâce à une autre vidéo que je ne retrouve plus sur 'youtube', où une femme et un homme chantent cette chanson (la vidéo, c’était des petites étoiles et ça tremblait), je comprends mieux tous les mots.
Et plus je comprends les mots moins je suis sûr de ce que j’entends, mais enfin le prix ne consiste pas en des considérations morales mais en la qualité du texte, la beauté de la mélodie, le réussi de l’interprétation; et la chanson ne se laisse dépasser que par ‘Jeanne d’Arc’, traduit en Français par Graeme Allwright, de Léonard Cohen.
Et puis, plus tard, je suis harcelé par le doute. Ai-je le droit de donner un prix à une chanson qui, sans le moindre état d’âme, ne fait pas, loin de là (à l’inverse de ce que j’ai toujours voulu défendre), l’apologie du choix de la lutte pour la vie quelles que soient les difficultés, du fait que Celui qui est au-dessus de nous ne permet jamais une épreuve que nous ne puissions surmonter? Etc. etc. Pourtant, d’un autre côté, si j’ai donné un prix à cette chanson, c’est parce qu’il y a eu de la part d’une chanteuse pour son public comme un acte d’amour, finalement, de confiance : tiens, voilà, mon coeur. Un moment d’intimité, d’aveu de fragilité qui ne peut que nous toucher. Tout cela sous des dehors de fête, de légèreté, d’ambiance bon enfant. Au-delà de tout, nous sommes tous des êtres humains, c'est cela qui m'a déterminé dans mon choix de 'Douce Vie'. C’est tout le problème du créateur : A-t-il le droit de tout écrire ? de tout livrer ? Quel pourrait être l’impact sur une âme en état de faiblesse, sur de jeunes adolescents qui sont si fragiles et dont les douleurs parfois sont indicibles, faute d’une personne qui leur prêtât attention, d’un prêtre qui sache trouver le mot juste? Comme chaque mot que nous disons devrait être pesé.
A-t-on le droit d’en faire une chanson ? «La chute laisse espérer que nul ne me regrette»
Oh là, Frégé, mais non, il y a toujours quelqu’un qui nous regrette, ici ou là, et que cela fera souffrir atrocement. Quelqu’un que vous ne connaissez peut-être même pas. Et maintenant, imaginez dans quelle ‘terreur’ vont vivre ceux qui aiment cette personne. À toujours craindre que dans un moment de faiblesse, le beau sourire, etc. tout cela peut finir d’un coup. Non, nous n’avons pas le droit, même à nous-mêmes, de nous autoriser de penser que nous pourrions faire l’irréparable. Et peut-être qu’il était prévu que dans quelques minutes vous rencontrâtes une personne extraordinaire ? Et peut-être qu’il en naîtrait un enfant qui donnera de la joie autour de lui ? Et peut-être tout autre chose d’aussi important ? Et moi, 65 ans, hors de tout soupçon, avez-vous le droit de me retirer, moi un du public, ce petit pilier de ma vie: une chanson à venir de Frégé (je n’ai pas dit toutes)? Qui vous a fait des doigts aussi parfaits pour jouer de la guitare, pas vous, alors de quel droit leur retireriez-vous leurs fonctions ? Et la parfaite relation entre le toucher des cordes et l’exécution des sons avec l’autre main ? Qui vous a fait le cerveau pour cela ? Est-ce vous? Alors avez-vous le droit d’en disposer comme si c’était votre bien ? Et toutes ces années de travaux ? Et toutes ces personnes dont nous devons prendre la défense et qui n’ont plus qui les défend ? Même si nous ne faisions du bien qu' à une seule personne au monde, gratuitement, sans en rien recevoir, cela vaudrait la peine. Nous faisons tous partie de la communauté des hommes, nous n’avons pas de droits sur nous-mêmes. Que de donner le meilleur de nous. Même en en faisant une constance nous faisons déjà si souvent mal.
Bon, je continue de penser. Mais non, tu n’as rien compris. La personne s’imagine une situation, mais elle n’accomplit pas l’irréparable. Tu vois bien, elle est toujours en vie, elle ‘sirote son désespoir en délirants cocktails’. Ah bon, Ah bon. Oui, oui, elle reste encore un peu… Ça veut dire qu’elle est encore là ... pour un peu. C'est insupportable pour celui qui s'attache.
Oui, ça veut dire qu’elle est encore là … Mais elle ne devrait pas nous faire peur comme ça. On l’aime comme une petite sœur. C’est affligeant qu’une personne qui en ‘sait si peu’ arrive à ces états. Il y a encore des millions de choses magnifiques à découvrir dans tous les domaines. L’arbre doit encore produire des centaines de chansons.
Ah là là, il y a l’autre, le Mauvais, qui rôde. Eh bien, nous allons l’éloigner.
Et maintenant Frégé, donnez-nous une chanson d’espérance, devriez-vous mettre dix ans à l’écrire, mettez-vous-y dès aujourd’hui.
DOUCE VIE
Bousculées mes pensées
Arrachées de ma tête
Basculer sans filet
Je tombe de ma fenêtre
La chute laisse espérer
Que nul ne me regrette
L’angoisse impertinente
Au creux de mon oreille
Sans fin chuchotte et chante
L’autre en moi qui sommeille
Elle se laisse apparente
Me signant de vermeil
Tant pis, la vie reste
Si douce
Oh douce … transe
Cher pays de mes errances
Je te danse
Valse ma raison contredanse
Balance en suspense
Équilibriste en décadanse
Oh … Douce Vie
Je tétanise au bar
De mes nuits sans sommeil
Sirote mon désespoir
En délirants cocktails
Mais il n’est jamais trop tard
Pour qu’une bonne âme me réveille
Pourtant la vie reste si douce
Oh Douce transe
Cher pays de mes errances
Je te danse
Valse ma raison contredanse
Balance en suspense
Equilibriste en décadanse
Oh … Douce vie
Douce vie
Je reste encore un peu …
Je reste encore un peu …
Puisque ma vie reste si douce
Oh … Douce transe
Cher pays de mes errances
Je te danse
Valse ma raison contredanse
Balance en suspense
Equilibriste en décadanse
Oh … Douce Vie
Elodie Frégé : Douce Vie
Odrehorn79,
chanté aussi par Luiz alberti [lualberti], guitare Vlad Melander
Aussi : nuitsduvieuxchâteau.
Commentaires : Vervolte : Une voix magnifique sur un texte d’une poésie sublime
Stnat07 : C’est très « noir » mais très beau … ! J’aime beaucoup … Merci !

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